Artiste cherche boussole

Il y a des jours où l’on sait. Et des jours où l’on doute.
Des jours où l’on avance droit, porté par une énergie mystérieuse, et d’autres où chaque geste semble hésitant.
Ce texte, je l’écris pour ceux qui avancent sans carte. Pour ceux qui continuent malgré tout. Pour ceux qui, comme moi, cherchent sans toujours savoir où ils vont.

Une oeuvre figurative de l'artiste Alain Rouschmeyer "Chemin faisant, ses grolles 1"

“Chemin faisant, ses grolles 1” une peinture figurative de la série “Chemin faisant, les grolles”

"Chemin faisant, les grolles" une série figurative évocatrice de l'artiste Alain Rouschmeyer

“Chemin faisant, mes grolles 4” - une série évocatrice



Ni plan de carrière, ni direction fixe

Je n’ai jamais eu de plan.
Pas de feuille de route artistique. Pas d’objectif stratégique.
Je peins comme on écrit un journal secret. Par nécessité.
Je laisse les toiles me traverser. Certaines me guident. D’autres me perdent.
Mais toutes font partie de ce chemin incertain que j’appelle ma pratique.

Ce n’est pas une posture. Ce n’est pas un mythe de l’artiste maudit.
C’est une réalité quotidienne : chercher. Essayer. Se tromper. Recommencer.



Chemin faisant, j’ai appris à marcher sans GPS

Ma série « Chemin faisant, les grolles » n’est pas née d’un concept. Elle est née de mes pas.
De chaussures croisées. De territoires traversés.
De cette idée qu’on avance toujours avec ce qu’on est, même quand on ne sait plus très bien pourquoi.

C’est une série modeste. À hauteur de sol. Mais profondément incarnée.
Une façon de dire : je ne sais pas où je vais, mais je suis en route.
Et si mes toiles ressemblent parfois à des balises, c’est qu’elles tiennent lieu de repères, de cailloux blancs dans la forêt.



Les grands discours me fatiguent. Les petits signes me guident.

On me demande parfois d’expliquer. De formuler ma démarche. De donner des clés de lecture.
Mais ma boussole est intérieure. Silencieuse.
Elle tient parfois dans une couleur qui me résiste.
Dans un regard croisé. Dans un livre abandonné sur une chaise.
Je ne suis pas un théoricien. Je suis un homme qui regarde, qui dessine, qui traduit.

Ma peinture ne revendique rien.
Elle cherche à dire ce que je ne comprends pas encore.
Et c’est dans cette tension-là qu’elle devient vivante.



Il faut du courage pour ne pas savoir

Dans une époque où tout doit être justifié, positionné, légitimé, il faut une forme de courage pour assumer l’incertitude.
Pour dire : je cherche.
Pour dire : je ne suis pas sûr.
Pour dire : je fais quand même.

Je crois que beaucoup d’artistes partagent ce sentiment.
Mais peu l’avouent, tant la pression d’être cohérent, clair, efficace, est forte.

Moi, je revendique le flou. L’inachevé. Le fragmentaire.
Parce que c’est précisément là que quelque chose s’ouvre.



Ce que je veux, ce n’est pas une direction, c’est une vérité

Je ne cherche pas à aller quelque part. Je cherche à rester fidèle à une vibration.
À cette tension entre ce que je vois, ce que je ressens, et ce que j’arrive à traduire.
Et cette fidélité-là vaut toutes les boussoles.

Quand une toile me dit : “Là, tu es juste”, je sais que je suis arrivé.
Même si c’est un instant. Même si je repars aussitôt dans l’incertitude.
Cet instant-là est mon nord.

L'artiste Alain Rouschmeyer dans son atelier entre croquis et peinture

Dans mon atelier… entre croquis et peinture

croquis rapide au bic noir sur un quai de gare - Alain Rouschmeyer

Croquis rapides un quai de gare…



Conclusion : je suis en route. Et ce n’est pas rien.

Je ne sais pas si je suis sur le bon chemin.
Mais je sais que je marche.
Avec mes doutes. Mes retours en arrière. Mes toiles raturées.

Je sais que parfois, quelqu’un s’arrête devant une œuvre et me dit :
“Je ne comprends pas tout, mais ça me parle.”

Et là, je n’ai plus besoin de carte.



Questions fréquentes

  • Parce qu’il traduit une posture d’humilité et de recherche. Je ne me positionne pas comme un artiste sûr de lui, mais comme quelqu’un qui explore, qui avance dans le brouillard… chemin faisant

  • Oui, indirectement. Elle est nourrie de mon expérience, de mes paysages, de mes émotions. Mais elle laisse toujours la place à celui qui regarde d’y projeter sa propre histoire.

  • Oui. Elles sont disponibles sur mon site, dans la section dédiée à cette série.

 
Alain Rouschmeyer

Alain Rouschmeyer est surtout connu pour ses peintures acryliques sur toile moyen format et ses dessins contemporains à l’encre. Observateur du quotidien, il analyse la balade humaine à travers les postures et les espaces traversés, comme pour sonder le banal et en capturer le parfum. Son itinéraire artistique l’invite à travailler l’architecture dans laquelle il aime porter la réflexion sur les espaces de vie et les transversalités qui en définissent les usages. Comme un poète analyste, le travail d’Alain Rouschmeyer navigue entre réalité et intimité laissant apparaitre l’attachement et le détachement au gré d’une volonté consciente. Il explore la dimension cachée d’un quotidien qui ne cesse de nous interpeller comme une musique de jazz ou un blues chaleureux. Le romantisme dont il assume intégralement la traduction contemporaine et intemporelle habite le support comme un espace impliqué.

https://www.alainrouschmeyer.art
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Pourquoi la peinture figurative n’est pas morte (et emmerde les tendances)