Singulart… un an après
Un an a passé.
Et pourtant, quelque chose continue de vibrer autour de cet article.
Comme si la phrase que j’avais posée — « Singulart… c’est fini » — avait laissé une onde qui voyage encore, touche, réveille, questionne.
Je le vois dans les statistiques discrètes :
des lecteurs arrivent chaque jour, venus d’on ne sait où, comme si cet aveu d’artiste leur servait de boussole ou de miroir.
Je n’avais rien prémédité.
J’avais simplement parlé vrai.
Aujourd’hui, avec un peu de recul, je sens que cette page n’était pas une fin, mais un passage.
Une mue.
Une manière de reprendre mon propre territoire, loin des vitrines calibrées, loin des algorithmes qui choisissent à votre place ce qui mérite d’être vu.
Dans cet espace reconquis, j’ai réappris le geste essentiel :
avancer seul, mais debout.
Car la vie d’artiste n’est pas une ligne droite.
C’est un archipel.
On quitte une île, parfois par fatigue, parfois par nécessité, parfois parce qu’on ne s’y reconnaît plus.
Et l’on découvre, en face, un rivage qu’on ne soupçonnait pas.
Depuis ce départ, mes œuvres ont poursuivi leur trajectoire — certaines ont trouvé refuge dans des collections privées, d’autres ont résonné dans des expositions, d’autres encore ont été portées vers des horizons nouveaux.
J’ai noué des collaborations que je n’aurais jamais imaginées, renforcé mon ancrage figuratif, ouvert des portes dans le monde réel autant que dans les méandres du numérique.
Je ne regrette rien.
J’ai compris que la visibilité n’est pas un cadeau qu’on mendie :
c’est une lumière qu’on construit, patiemment, toile après toile, mot après mot.
Alors oui, Singulart, c’est fini.
Mais l’histoire, elle, continue — plus libre, plus exigeante, plus fidèle à ce que je suis.
Si vous lisez ces lignes aujourd’hui, c’est peut-être que vous cherchez vous aussi un autre chemin.
Qu’il vous soit doux, sincère, et surtout vôtre.